
Al-Kettani : Comment j’ai transmis la liste des entraîneurs au conseiller royal Reda Guedira
– Après que l’ambassade, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Jeunesse et des Sports ont refusé de recevoir votre liste d’entraîneurs et de la transmettre au palais, comment avez-vous procédé ?
– La plupart d’entre eux attendaient que j’échoue dans cette mission qui ne relevait pas de mes compétences, pour que les choses reviennent à leur cours habituel et passent par ces institutions, au lieu d’être gérées par un conseiller économique de rang inférieur et en dehors de leur autorité. Mais je les ai surpris en accomplissant cette mission en moins d’un mois, ce qui, malheureusement pour moi, a entraîné des complications administratives inimaginables dues à cette situation.
– Comment avez-vous finalement transmis la liste des entraîneurs brésiliens au palais royal ?
– Heureusement, mes efforts dans le domaine économique, au cours des premières semaines après mon arrivée au Brésil, ont abouti à l’organisation d’une visite d’un ministre brésilien au Maroc, et il m’a été demandé de l’accompagner, ce qui m’a permis de présenter le résultat de mon travail concernant l’entraîneur.
– Comment cela s’est-il passé ?
– En vérité, mon implication dans le dossier de l’entraîneur de l’équipe nationale ne m’a pas empêché de remplir mes fonctions de conseiller économique au Brésil. Parmi les actions que j’ai entreprises, il y avait la réouverture du marché brésilien aux phosphates et à l’acide phosphorique marocains, dont les ventes avaient été interrompues ces dernières années pour des raisons inconnues des autorités marocaines concernées. À tel point que l’OCP avait proposé, dans une note officielle que je conserve encore, de couper les relations avec le Brésil si ce dernier continuait à fermer son marché à nos produits phosphatés.
– Avez-vous réussi à résoudre le problème ?
– Grâce à Dieu, j’ai pu découvrir la cause de cette situation dès mon arrivée à Rio de Janeiro, en rencontrant le directeur des affaires juridiques de la direction des douanes à ma demande. Il m’est apparu que le problème était d’ordre technique et non politique, et qu’il ne visait pas à exclure nos produits du vaste marché brésilien. J’ai aussi compris que la solution à cette impasse technique passait par la conclusion d’un accord commercial entre les deux pays, comportant certaines dispositions légales. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que cet accord soit signé au Maroc le plus rapidement possible, en utilisant l’influence des grandes entreprises intéressées par les projets que j’ai mentionnés plus tôt. Ces entreprises ont exercé leur poids auprès des autorités officielles pour aboutir à cet accord commercial, ce qui s’est concrétisé par la visite au Maroc du ministre brésilien chargé du commerce, M. Camilo Pena, accompagné d’une grande délégation d’hommes d’affaires. J’ai accompagné cette délégation lors de sa visite.
– Vous avez donc profité de cette visite pour présenter la liste au palais. Comment cela s’est-il passé ?
– J’ai profité de ma présence à Rabat pour soumettre le résultat de mon travail concernant la liste des entraîneurs. J’ai repris contact avec le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Commerce et de l’Industrie, ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports, sans parvenir à convaincre aucune de ces instances de transmettre la liste au palais royal.
– Et comment avez-vous finalement transmis la liste au palais ?
– En dernier recours, j’ai eu recours à mes relations personnelles au palais à travers feu M. Ali Benyaich, ancien chambellan royal, et son frère, M. Ibrahim Benyaich, que Dieu lui accorde longue vie, qui était, je crois, le vice-chef du protocole et qui était présent lorsque le roi m’a confié la mission. Il a informé le conseiller royal, feu Ahmed Reda Guedira, de l’affaire. La secrétaire de ce dernier m’a contacté, et je lui ai remis la liste avant de partir. Peu de temps après, elle m’a rappelé pour m’informer que Sa Majesté le Roi avait pris connaissance de la liste et qu’il avait fixé un rendez-vous pour moi avec le Premier ministre, Maati Bouabid, afin de lui fournir des informations sur les candidats.
Journal “Akhbar Al-Youm”, lundi 16 juillet 2018
Note : L’épisode 9 n’a pas été publié.